Lettre d'information par email :
Vous voulez être tenus informés sur les évolutions de ce site ?
Inscrivez vous pour recevoir la Lettre d'information lenoble@geologue.org

Nouveau
Annuaire des sites proposant des conférences scientifiques dans les Pyrénées Orientales

Ressources en eau :
Forum de discussion
(Description du forum)
Site professionnel de l'auteur :
Jean-Louis LENOBLE
Hydrogéologue Conseil

(Bompas, France)

Géologie et Hydrogéologie des Pyrénées-Orientales

Plan abrégé
Page d'accueil
Situation
Histoire
Terrains
Aquifères
Thermalisme
Lectures
Forum
Liens
Contact
Plan détaillé
Recherche
Actualités
dernière
mise à jour
09/08/2010

Des cours de Géologie en ligne !
P.A. Bourque
Université de Laval
Québec

 

 

 

 

 


Une excursion géologique autour de la Vallée de la Têt

Nous vous proposons ici une excursion qui peut être réalisée - selon vos centres d'intérêt - en 2 ou 3 jours à partir de sites accessibles par voie routière. Elle a pour objectif de vous présenter la Géologie de la Vallée de la Têt et de la partie orientale des Pyrénées.

Situation des arrêts sur l'itinéraire : quelques suggestions d'observations, à compléter selon vos centres d'intérêts personnels ...

 

Arrêt n° 1 : Château Roussillon, tour à signaux et église.

Ce site est situé sur un promontoire qui surplombe la Salanque, partie nord-est de la plaine du Roussillon. Il permet d'observer la plaine alluviale de la Têt en aval de Perpignan. Cette plaine correspond aux alluvions quaternaires déposées par les divagations de la Têt, au premier plan, et de l'Agly, plus au nord. Ces alluvions reposent sur les sédiments du Pliocène du Roussillon. L'arrêt permet d'observer les anciens méandres de la Têt (Jardins Saint-Jacques) au pied des falaises (Photo) et son lit actuel anthropisé (digues, voie rapide ...). Le secteur de Château Roussillon est connu pour ses sites archéologiques (Ruscino).

 

Un petit écart vers la vallée de l'Agly, via Perpignan et Espira de l'Agly, pour rejoindre le point de vue de Força Réal. On circule de Ruscino à Perpignan sur la haute terrasse de Cabestany, puis on longe les terrains pliocènes ocres du quartier perpignanais de Las Cobas, avant de descendre vers le lit mineur de la Têt. Au Nord de Perpignan, le trajet s'effectue sur des terrasses alluviales, la plus remarquable porte l'aéroport de Perpignan-Rivesaltes, avant d'entrer à Espira de l'Agly dans les terrains mésozoïques du Synclinal de Saint-Paul de Fenouillet.

 

Arrêt n° 2 : Cases de Pène, parking de l'ermitage.

Ce site est à visiter en période humide, il permet d'observer des sources karstiques temporaires émergeant des calcaires urgoniens (Aptien), gris bleutés, qui arment le synclinal de Saint-Paul de Fenouillet. L'axe de ce synclinal est occupé par des marnes noires (Albien). Autre intérêt du site, l'ermitage de Notre Dame de Pène (Photo).


 

Le trajet se poursuit vers l'Ouest dans la qouttière du synclinal de Saint-Paul de Fenouillet jusqu'à Estagel ou l'on prend la direction de Millas. Au sud d'Estagel, le trajet s'effectue sur les alluvions quaternaires de l'Agly puis sur les terrains paléozoïques (schistes ...) du Massif de l'Agly. Au Col de la Bataille, prendre la direction de Força Réal.

 

Arrêt n° 3 : Força Réal, chapelle, relai.

Ce site est à éviter par mauvais temps. Il est situé sur une épaisse série schisteuse paléozoïque. Il donne un panorama d'ensemble de la Géologie de la partie centrale et orientale des Pyrénées.

A l'est, depuis le littoral méditerranéen, le fossé d'effondrement du Roussillon avec son remplissage sédimentaire tertiaire et quaternaire. Au nord, et à l'ouest,  les Fenouillèdes, sur les terrains métamorphiques et magmatiques paléozoïques du Massif de l'Agly et les terrains calcaires et marneux du Synclinal de Saint-Paul de Fenouillet. Au Sud, la Vallée de la Têt puis le massif des Aspres, collines schisteuses et causses calcaires du Paléozoïque. Au Sud-Ouest,  le Massif du Canigou, dans la haute chaîne pyrénéenne, formé de terrains paléozoïques et antécambriens (micaschistes, gneiss ... ).

(Photo : vue de Força Réal depuis le massif granitique de Millas, au premier plan.)

 

De Força Réal, aller à Millas. Sur le trajet, on traverse les schistes paléozoïques puis la faille de Prades, avant d'aboutir dans la plaine du Roussillon avec, avant le pont sur la Têt, des affleurements de Pliocène (argiles et sables gris puis ocres) et de Quaternaire ("cailloutis"). On traverse le lit mineur de la Têt. Dans Millas, faire un détour par la Font del Rey. Prendre la route de Thuir qui traverse les terrasses alluviales de la rive droite de la Têt. Chaque petite cote correspond au rebord d'une terrasse ... A l'approche de Thuir, prendre la direction de Castelnou. La route s'élève dans les cailloutis tertiaires provenant de l'érosion des Pyrénées et comblant le bassin d'effondrement du Roussillon au pied des reliefs.

 

Arrêt n° 4 : Environs de Castelnou, Roc de Majorque.

Autour de Castelnou (Photo) affleurent les séries schisteuses paléozoïques formant les collines des Aspres. Ces terrains sont surmontés, notamment au dessus de Castelnou, par une série calcaire dévonienne (Roc de Majorque). Plis complexes dans les séries paléozoïques de la Chapelle Saint-Martin.

 

Rejoindre Ille sur Têt, via Fontcouverte (chapelle, source) et Saint-Michel de Llotes (Musée de l'Agriculture). On traverse les schistes des Aspres avant de retrouver la plaine alluviale de la Têt (on traverse le Boulès, affluent en rive droite de la Têt, aux crues violentes). La visite du bourg d'Ille mérite le détour pour son patrimoine et notamment pour ses constructions en pierres de rivière typiques du Ribéral, ses belles fontaines ...

Un superbe album photo est visible sur le site Internet de la ville d'Ille Sur Têt.

 

Arrêt n° 5 : Ille Sur Têt, site aménagé des Orgues d'Ille, panorama route de Montalba.

Dans Ille sur Têt, prendre la direction de Bélesta (Musée de la Préhistoire), pour accéder au site aménagé des Orgues d'Ille. Les orgues d'Ille sont des "cheminées de fées", dans lesquelles des roches plus dures ont protégé de l'érosion de fines colonnes de roches tendres. Les orgues et les falaises qu'elles forment permettent d'observer une partie des sédiments qui comblent le fossé d'effondrement du Roussillon : les argiles et sables ... du Pliocène. Ces terrains contiennent un aquifère important.

Au carrefour des routes de Montalba et de Bélesta, un arrêt aménagé permet d'observer le panorama de la plaine du Roussillon, des Orgues d'Ille (Photo) et du Massif Aspres-Canigou. La faille de Prades, à vos pieds, est la limite entre le Massif granitique de Quérigut-Millas et le fossé du Roussillon.

 

Prendre la route de Montalba, vers Trévillach, Sournia et Campoussy. Cet itinéraire traverse un massif granitique avec ses modelés caractéristiques : chaos, arènes, landes humides ... A Montalba (château et église), dans la campagne alentours, des puits "fortifiés" ... Entre Trévillach et Sournia, à proximité du pont de la Désix - affluent de l'Agly -, le trajet recoupe une structure majeure des Pyrénées, la Faille Nord Pyrénéenne. Avant Sournia, cavité karstique aménagée, la Chapelle du Mené. A Sournia, la Fontaine du Pou capte les eaux d'une source karstique permanente. Cette source est pétrifiante (travertins). La route de Sournia à Campoussy, en direction de Prades, chemine sur les granites (phénomènes d'altération).

 

Arrêt n° 6 : Campoussy, à l'ouest du village.

La route menant à Campoussy forme une boucle qui permet de visiter le village (puits) situé sur une spectaculaire surface d'érosion (aplanissement). Après le village on traverse un chaos dans des prairies humides.

On peut alors observer, vers le Nord, au dessus de Sournia, la Faille Nord Pyrénéenne qui met ici en contact le Massif granitique de Quérigut Millas (Paléozoïque) avec le Synclinal de Boucheville (calcaires et marnes métamorphiques du Crétacé).

La route rejoint ensuite la route de Prades, à proximité de l'intersection, une source, la Fontaine de l'Arque, et un dolmen.

 

La route traverse ensuite un secteur désertique, en rive gauche de la vallée de la Têt, pour rejoindre Prades. Par beau temps, points de vue sur les Corbières, le Massif de l'Agly, la plaine du Roussillon ... On passe à proximité du Roc Cornut (Photo), d'un menhir et du village abandonné de Comes.  En descendant dans la vallée de la Têt, point de vue unique sur le versant nord du Canigou (escarpement de plus de 2000 m, facettes d'érosion ...). A proximité de la station thermale de Molitg les Bains, bifurquer vers Prades.

Légèrement à l'écart de l'itinéraire, le village d'Eus mérite le détour pour son patrimoine et son point de vue sur le fossé d'effondrement du Conflent et le Massif du Canigou.

A la sortie de Prades, en aval de Ria, on rentre dans les terrains paléozoïques de la haute chaîne, avec d'épaisses séries schisteuses attribuées à l'intervalle Cambrien-Dévonien, surmontée par une série calcaire du Dévonien et des schistes carbonifères.

 

Arrêt n° 7 : Villefranche de Conflent, en ville ; les grottes.

Villefranche (ville fortifiée)  est renommée pour ses marbres, résultant du métamorphisme des calcaires dévoniens, avec de beaux échantillons sur les monuments de la ville : marbres "flammés", "griotte" ...

Des grottes creusés dans les terrains calcaires extrêmement déformés ont été aménagées pour la visite.

 

Prendre la direction de Vernet les Bains. La route offre de belles vues sur le versant nord du Canigou (Photo ci-dessus). Musée de Géologie à Vernet Les Bains. Traverser Vernet (station thermale) puis rejoindre Castel.

 

Arrêt n° 8 : Casteil, chemin de Saint-Martin du Canigou.

A Casteil, le chemin qui monte à la Saint-Martin du Canigou, "escalade"  l'escarpement de la Faille de Mantet (Photo). Cette faille spectaculaire peut observée dans le paysage depuis le Col de Jou (route étroite). Aller jusqu'à Saint-Martin du Canigou donne une idée de la "vivacité" du relief du Massif du Canigou.

 

Revenir à Villefranche, puis prendre la route de Font-Romeu pour rejoindre Thuès Entre Valls. On traverse, jusqu'à l'aplomb de Canaveilles, via Olette, des séries quasi exclusivement schisteuses : les "épaisses" séries de Jujols et Canaveilles, formées à partir de sédiments marins argileux ... Au niveau des Graus de Canaveilles (tunnel routier), on travers les plus anciennes roches carbonatées des Pyrénées : des marbres rubanés et laminés (cipolins) attribués au Cambrien. La route traverse ensuite des gneiss attribués au Cambrien et à l'Antécambrien ; ce sont les plus anciennes roches affleurant dans les Pyrénées Orientales. Entre Thuès Les Bains (sources thermales) et Thuès Entre Valls, la route suit le tracé de la Faille de la Têt.

 

Arrêt n° 9 : Thuès Entre Valls, parking des Gorges de la Carança.

Les Gorges de la Carança permettent de voir et de toucher les plus anciennes roches des Pyrénées : des gneiss formés par métamorphique de sédiments argileux, transformés en schistes puis en micaschistes ..., d'anciens granites (reliques de chaînes de montagne encore plus anciennes). En aval du pont de chemin de fer, en rive gauche de la Carança, le torrent traverse la Faille de la Têt : zone broyée et silicifiée (silicification attribuée aux remontées d'eaux chaudes ...).

Visite pour randonneurs confirmés du chemin en corniche au dessus de gorges (Photo), permettant d'observer la vigueur de l'érosion qui a creusé les gorges.

 

Lectures (voir aussi la page Bibliographie) :

  • BOUSQUET J.-C.(1997) - Géologie du Languedoc-Roussillon. Les Presses du Languedoc/Éditions du BRGM.

  • JAFFREZO M. coord. (1977) - Guides géologiques Régionaux. Pyrénées Orientales Corbières. Éditions Masson.

  • SALVAYRE H. (1983) - Géologie des Pyrénées Orientales, essai de synthèse.

  • SALVAYRE H. (?) - Carte géologique des Pyrénées-Orientales (carte géologique simplifiée à l'usage des élèves du 1er et 2ème cycle et des amateurs de Géologie). Éditions Ophrys, Paris.

Retour à la page Terrain.

Site en ligne depuis 1995

Conception : Jean-Louis LENOBLE

Administration : Philippe BOURRAT